Il est extrêmement rare de nos jours qu’un chroniqueur dans un média traditionnel (journal, radio ou télé) fasse la critique d’un livre qu’il a acheté en librairie. Aujourd’hui, les médias reçoivent des services de presse.
Qu’est-ce qu’un service de presse?
Un service de presse (ou SP) est d’abord et avant tout une enveloppe qui contient :
- votre publication;
- un communiqué.
La publication est habituellement flambant neuve, mais il est possible d’envoyer des livres légèrement endommagés qui seraient invendables sur le marché. Inclure une copie « brisée » dans un service de presse lui donne une nouvelle utilité (un journaliste ne sera pas insulté s’il reçoit un livre légèrement abîmé).
Le communiqué contient les informations de base sur votre roman tels que :
- le titre;
- un très bref résumé;
- un mot sur l’auteur;
- la date de sortie;
- un lien vers la section « médias » de votre site Web;
- etc.
Note : ce n’est pas tout le monde qui fournit un communiqué avec le livre, mais c’est préférable. Si vous le rédigez vous-même, vous pouvez suivre quelques conseils de rédaction.
Cette enveloppe est expédiée aux journalistes qui s’intéressent aux arts, dans les gros et petits médias.
Qui fournit le service de presse?
Habituellement, c’est votre éditeur.
Quand vos livres sortent de chez l’imprimeur, l’attaché de presse de votre maison d’édition en envoie une quantité spécifique aux journalistes.
Il est extrêmement important de communiquer avec votre éditeur à ce moment.
La raison est simple : vous avez de l’influence à certains endroits. Vous avez peut-être des contacts dans les médias. Votre éditeur l’ignore.
Par exemple, si vous avez grandi en Estrie, il serait bon de transmettre cette information à votre attaché de presse. Ce dernier pourra alors envoyer des copies de votre roman aux publications locales de Sherbrooke et des environs, aux stations de radio, etc.
N’hésitez pas à viser les gros joueurs comme TVA ou le journal Le Soleil. Vous avez peu de chance d’y apparaitre, mais il faut essayer. On ne sait jamais…
Quand l’auteur fournit le service de presse
En tant qu’auteur, vous pouvez fournir des services de presse à l’occasion.
Par exemple, vous êtes dans un salon du livre underground (ex. : le Rendez-vous des publications parallèles). Un journaliste de Radio-Canada passe devant votre table et s’arrête devant votre roman. Que faites-vous? Vous lui suggérez de contacter votre attaché de presse pour qu’il puisse recevoir une copie gratuite?
Vous le pouvez. Mais le journaliste peut vous oublier. Ou il peut avoir été intéressé par quelque chose d’autre, durant cette journée, et vous relayer au second plan.
Dans ce genre de situation, si je trimballe des copies qui m’appartiennent, j’en donne en service de presse. J’insère un communiqué pré-imprimé à l’intérieur d’un livre et je le passe au journaliste. Cette méthode m’a permis d’obtenir quelques articles et des entrevues à la radio.
Une question d’argent
Bien sûr, cette façon de procéder est onéreuse. Quand votre éditeur prend les services de presse à sa charge, ça ne vous coute rien. Or, si vous donnez un roman à vos frais, vous déboursez indirectement 60 % du prix de détail de ce livre (puisque vous l’avez probablement acheté à 40 % de rabais).
Pour que l’opération soit rentable, ce service de presse devra générer 6 ventes. Ça demande réflexion. Le but ultime du marketing, c’est de faire plus d’argent. Pas d’en perdre à long terme. Certains « dons » sont profitables, d’autres sont des pertes.
Pensez au retour sur investissement (ROI) et agissez intelligemment.
Couts pour envoyer des services de presse par la poste
Si votre colis fait moins de 2 cm d’épaisseur, l’expédition chez Postes Canada vous coutera environ 2 $. S’il fait plus de 2 cm, votre envoi sera considéré comme un « colis » et non une « enveloppe ». Le prix s’élèvera au-dessus de 8 $. Pensez-y.
Doit-on envoyer des services de presse aux blogueurs?
La question qui tue. Les opinions sont partagées; certains diront oui, d’autres non.
Arguments en faveur du oui :
- les blogueurs ne reçoivent jamais de services de presse ou presque. Si vous en envoyez un, vous avez de bonnes chances d’obtenir une critique;
- à notre ère, les blogues sont plus consultés que les médias traditionnels;
- une critique sur un blogue peut être partagée via Twitter, Facebook, etc., et a le potentiel d’être virale.
Et les arguments en faveur du non :
- tous les blogueurs sont des clients potentiels. Un service de presse = une vente perdue;
- généralement, une critique sur un blogue apporte peu de notoriété (contrairement aux médias traditionnels, plus difficiles d’accès);
- même si vous n’envoyez pas de service de presse aux blogueurs littéraires, ceux-ci peuvent acheter votre livre en librairie et faire une critique quand même.
À vous de décider. Habituellement, les éditeurs hésitent à expédier des services de presse aux blogueurs. Si vous optez pour cette stratégie, vous l’appliquerez à vos frais.
Travailler main dans la main avec son éditeur
Le plus important dans tout ça, c’est de communiquer avec votre éditeur pour lui démontrer votre enthousiasme. Dites-lui que vous désirez faire des entrevues, autant dans les médias écrits qu’à la radio ou la télé. Suggérez-lui des publications où vous voudriez apparaître.
Motivez-le.
Fournissez-lui des photographies de calibre professionnel qu’il pourra inclure dans ses communiqués. N’hésitez pas à payer pour avoir une bonne photographie d’auteur (je reviendrai sur ce point).
Avec un excellent travail d’équipe, vous conquériez les médias.
La prochaine étape consistera à rencontrer vos lecteurs en faisant des séances de signatures.
Vous désirez en savoir plus?
Consultez mon article intitulé 100 trucs pour faire la promotion de vos livres. Ce dossier complet vous enseignera les bonnes bases en marketing et vous donnera les outils nécessaires pour mener à bien votre campagne. Lisez-le gratuitement en cliquant ici!
Concernant les envois en service de presse, les éditeurs qui utilisent les services de l’Entrepôt numérique ANEL – De Marque peuvent maintenant envoyer des services de presse numériques à partir de leur compte. Cela leur permet d’économiser du temps et des frais de port, en plus de maximiser leur envoi (comme c’est moins coûteux, ils peuvent faire plus d’envoi). À partir de l’Entrepôt numérique, ils ont aussi la possibilité de « suivre » leur envoi et de voir qui a consulté leur ouvrage ou non (ce qui est impossible avec les envois papier!).
Bonjour,
Je suis auteur. Est-ce que je peux utiliser un tel service, et comment ?
Merci.
Martine : Très intéressant! J’ignorais que c’était possible.
Ping :lacapitaleblogue.com | Conquérir les médias grâce aux services de presse | DominicBellavance.com
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Ping :À mettre dans votre tabac : citation and friends. « TERREUR!TERREUR!
De notre côté, les services de presse sont gérés à 99% par l’attachée de presse de notre diffuseur (DLM). J’en remets moi-même à certaines personnes « spéciales », mais vraiment pas plus de 3 ou 4.
Ah! Je ne savais même pas que ça pouvait être géré par le diffuseur. Tant mieux, car j’imagine que ça doit alléger la charge de travail.
Le coût du service de presse ne peut-il pas être abaissé fortement par le recours au livre numérique ?
Surement. Mais comme ce n’est pas tout le monde qui possède une liseuse (ou qui aime lire à l’écran), je ne suis pas certain qu’envoyer un livre numérique aujourd’hui ait autant d’impact qu’un livre papier.
A ce propos, est-ce que les liseuses électroniques sont populaires au Canada ?
En France, le marché du livre numérique est encore embryonnaire. Mais j’ai lu qu’il avait explosé aux US et au UK.
Ça monte aussi par chez nous. Les éditeurs sont en train de s’adapter, petit à petit. Quand assez de livres seront offerts, ça va être intéressant de passer au numérique.
C’est sûr que les services de presse ont toujours un impact, dès que l’on prend le temps de les lire. Peu importe la personne qui en reçoit, libraire ou autre, quand on a le livre dans les mains, on a plus de chances de s’y intéresser, de le lire et d’en parler. Je sais qu’il y a des coûts associés à ça, mais n’empêche, ça reste un moyen très efficace de faire connaître le livre et un lecteur l’ayant lu et qui a été convaincu en parle toujours beaucoup mieux. Du côté des libraires, ça fait souvent une grosse différence, parce qu’on peut rarement se payer tous les livres auquel on s’intéresse dans les nouveautés, donc, quand on a la chance d’avoir des SP, on peut lire des choses que l’on ne lirait pas forcément autrement. Et surtout, le travail des représentants des diffuseurs en librairie fait souvent une grosse différence à ce niveau, parce que ce sont eux qui nous font connaître les livres avant leur parution et nous permettent d’avoir les SP. Certains d’entre eux (enfin, quand ils connaissent bien nos goûts!) nous emmène même des livres spécialement pour nous, mais qui n’ont pas une grosse visibilité médiatique au départ. Un excellent moyen de les faire connaître! Par contre, pour les livres électroniques, c’est encore loin de la coupe aux lèvres, essentiellement parce que ce n’est pas tout le monde qui a une liseuse. On verra bien pour l’avenir.
Prospéryne : Je suis bien content que tu me décrives comment ça fonctionne dans une librairie. J’ignorais comment ça se passait, dans ces établissements (en fait, j’ignorais qu’il y avait des SP dans les librairies tout court!)
Oui, il y en a, mais ils sont la majorité du temps à la demande, on ne fait pas toujours partie de liste de diffusion. C’est pourquoi le travail des représentants des diffuseur y est si précieux, les auteurs ne le savent peut-être pas, mais ils sont un maillon essentiel de la chaîne du livre. C’est eux qui présentent aux libraires les nouveautés et qui leur font souvent découvrir de nombreux auteurs pas encore connus. En tout cas, moi, j’apprécie toujours leur travail, ils sont supers gentils!
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Je suis curieuse de connaître ton opinion à ce sujet en 2016.
En effet, 5 ans plus tard, mes opinions sur les services de presse, et sur le monde de l’édition en général, ont énormément changé. Ça pourrait faire l’objet d’un nouveau billet. Je note… Merci! :)
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