Certains d’entre vous l’ont sûrement remarqué : j’ai réalisé la page couverture du roman Les vieilles rancunes avant même d’avoir commencé à l’écrire.
Cette décision aurait bien sûr été un non-sens dans un contexte d’édition traditionnelle, sauf, peut-être, dans quelques cas exceptionnels, quand des auteurs très populaires qui parviennent à signer des contrats sur des synopsis.
Pour ma part, j’ai dû réaliser ma couverture à l’avance pour 2 raisons.
À la fin de La nouvelle hantise, il y a une page de type « Lisez la suite… » où apparaît la couverture du prochain roman dans la série. Comme il est bien possible qu’un lecteur achète le livre en 2015 et le lise seulement en 2017, je ne voulais pas qu’il se retrouve devant une page incomplète avec la mention « couverture à venir ». Il fallait quelque chose de concret qui pouvait traverser le temps.
Étant donné que mon budget d’auteur indépendant est pour le moment très limité, je dois concevoir mes couvertures avec des photographies diffusées sous la licence Creative Commons, qui permettent une utilisation commerciale ET qui admettent les modifications.
Je vous le jure : passé ces filtres, les belles images ne sont pas légion. Et déjà qu’il est ardu de trouver une photographie de qualité, il est encore plus difficile d’en trouver une qui « fitte » parfaitement avec notre histoire.
Donc, pourquoi ne pas inverser le processus?
Après avoir écrit La nouvelle hantise, j’avais une petite idée de ce qui se passerait dans Les vieilles rancunes. Je me suis alors mis à parcourir les images sur Flickr avec une licence Creative Commons.
Mon plan : trouver une belle photo qui irait « à peu près » avec ce que je voulais raconter. Mais l’important, c’était d’avoir une image avec du punch. Pas trop de contraintes, alors. Mon choix s’est élargi énormément.
Et au pire du pire, si l’image comportait un personnage que je n’avais pas prévu au départ, eh bien, je n’aurais qu’à l’ajouter au moment d’élaborer mon plan d’écriture.
Pourquoi pas? C’était une contrainte comme une autre, au même titre qu’une revue littéraire qui impose des thèmes à ses auteurs.
En parcourant Flickr, je suis tombé sur un autoportrait de l’artiste « stephan ». J’adorais l’expression faciale du sujet, de même que l’éclairage, qui se mariait bien avec les images des tomes précédents.
Même si la photographie était moderne, je me disais qu’une petite touche de Photoshop me permettrait de l’adapter à mon univers. Je me suis mis au travail.
Comme le personnage serait un Arcaporal atteint du chagrin de la mort, il me fallait :
Le résultat :
J’ai été chanceux : ce personnage était déjà prévu dans l’histoire. Mais je n’aurais pas hésité une seconde à l’ajouter, si ce n’était pas le cas.
De plus, le fait d’avoir réalisé la couverture à l’avance m’a aidé à trouver le ton de mon récit.
Et au pire du pire, si jamais je parviens à dénicher une meilleure image en cours de route… eh bien, je n’aurai qu’à changer la couverture avant la publication. Ce n’est pas souhaitable, mais c’est faisable. Avec le numérique et l’impression sur demande, rien n’est coulé dans le béton.
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