Vous venez de le terminer, ce manuscrit littéraire sur lequel vous avez investi tant d’heures et de nuits blanches. Terminé. Et ça vous excite, tellement que vous avez envie de danser sur la table de la cuisine. Vous appelez votre mère et vos amis pour leur apprendre que votre grand projet est définitivement FINI et que vous allez enfin soumettre un manuscrit littéraire aux éditeurs. Depuis le temps que vous en rêviez.
Au loin, derrière l’horizon, vous voyez une lueur prometteuse apparaitre : celle d’une glorieuse carrière d’auteur qui va commencer.
Moment magique.
OK. Maintenant que vous vous êtes assez extasié, permettez-moi de vous remettre les pieds sur Terre.
Oui, vous l’avez fini, votre manuscrit littéraire. Maintenant, il vous reste à passer l’épreuve finale. C’est l’étape du « ça passe ou ça casse », où l’on pourrait louanger les vertus de votre oeuvre autant qu’on pourrait la rejeter dans l’indifférence la plus totale. Et j’espère sincèrement que votre roman ne connaîtra pas ce dernier dénouement.
Pour vous aider à améliorer vos chances de succès auprès des maisons d’édition, voyons ensemble quelles sont les 5 plus grandes erreurs à commettre au moment de soumettre un manuscrit à un éditeur.
Erreur #1 : Soumettre un manuscrit mal foutu
Je mets cette erreur en premier, car c’est la pire de toutes. C’est rien de moins qu’un péché capital.
Vous êtes écoeurés de le voir, ce manuscrit. Et c’est normal. Vous avez travaillé combien de temps dessus? Des mois? Des années, sûrement? Maintenant, vous n’êtes plus capable d’endurer sa présence.
Alors vous l’envoyez. Même en sachant que l’histoire mériterait d’importantes améliorations. Même si vous n’avez pas pris la peine de la corriger et de l’inspecter avec un logiciel comme Antidote. Parce qu’au fond, c’est l’éditeur qui se charge des corrections. N’est-ce pas?
Erreur.
Bien, en fait, oui, il va en faire, si jamais il décide de vous publier. Sauf que vous n’êtes pas rendu à cette étape (loin de là). N’oubliez pas que votre manuscrit est en processus d’évaluation, et qu’il doit passer le test de la « première impression ».
L’éditeur qui recevra votre histoire médiocre, bourrée de fautes, ne se dira pas : « Hmm. Je vois ici un bon potentiel. Disons oui à cet auteur – tout de suite, pardi! – pour éviter de le perdre au profit de nos compétiteurs. Nous sommes devant un travail de pur génie. »
Non.
Il va le balancer par-dessus son épaule et passer au suivant. Car derrière votre manuscrit, il y en aura des centaines d’autres (et peut-être des milliers), faits par des auteurs qui, eux, auront eu l’intelligence d’envoyer un document impeccable.
Pour éviter cette erreur : Achetez le logiciel Antidote. Corrigez-vous. Faites lire votre manuscrit par un comité de bêta lecteurs et collectez des commentaires pertinents (et évidemment, modifiez votre histoire en vous basant sur les rétroactions). Pour apprendre à bien utiliser Antidote et comment travailler efficacement avec des bêta lecteurs, lisez mon guide Comment écrire plus.
Erreur #2 : Mal cibler vos éditeurs
Je ne connais aucun écrivain qui, lorsqu’il expédie ses manuscrits par la poste, confond ses enveloppes avec des balles de mitraillettes. Aucun écrivain dans mon entourage ne canarde aveuglément les éditeurs avec ses histoires, sans savoir à quoi ces éditeurs s’intéressent.
Et pourtant, quand ils sont interviewés à la radio, les directeurs des grandes maisons d’édition répètent toujours la même chose : de nombreux auteurs leur envoient des manuscrits sans prendre la peine de vérifier ce qui se publie chez eux. Incroyable, n’est-ce pas?
Imaginez un éditeur qui ne fait paraitre que des biographies de personnalités célèbres. Qu’est-ce qu’il ferait d’un manuscrit de science-fiction? Ou d’une maison spécialisée en polar qui recevrait une histoire de chick lit?
Absolument rien.
Ils les enverraient aux poubelles. Parce que c’est là qu’ils doivent aller.
Et ce genre de situation arrive très souvent.
Regardez-moi dans les yeux, cher lecteur, et écoutez-moi bien. Ne faites pas une gaffe aussi grossière. Ce serait trop con. Votre temps est précieux, comme l’est celui des éditeurs.
Pour éviter cette erreur : Informez-vous sur les éditeurs qui vous intéressent avant de leur expédier votre histoire. Regardez sur leur site Web, lisez leurs livres. Faites votre part du travail. Et lisez mon article entièrement consacré à ce sujet.
Erreur #3 : Essayer d’être créatif sur la police de caractères
Vous avez écrit une histoire de fantastique médiéval, avec des elfes, des dragons et toute la quincaillerie de créatures imaginaires qu’on connait trop bien.
Quoi de plus approprié, alors, que d’utiliser une police de caractères CELTIQUE pour le texte de votre manuscrit? Ben quoi! C’est cohérent avec votre univers. Et ça vous permettra d’être remarqué, non?
En fait, oui. Si vous utilisez une police pleine de belles fioritures, on vous remarquera. Mais pas pour les bonnes raisons. L’éditeur reconnaitra en vous un haut niveau d’amateurisme, et ça commencera mal votre relation.
Saviez-vous qu’une seule police de caractères est admise dans les manuscrit littéraires? Ouais, une seule.
C’est Times New Roman.
Times New Roman, taille 12, plus précisément.
Conformez-vous à cette norme. Pas de caractères celtiques. Et surtout pas de Comic Sans MS.
Pour éviter cette erreur : On va le redire encore une fois. Times New Roman. Douze points. Rien d’autre. Et pour vous assurer de commencer votre manuscrit du bon pied, prenez donc la peine de télécharger mon modèle de base pour manuscrit littéraire au format Word.
Erreur #4 : Utiliser l’interligne simple
Vous voulez économiser du papier (parce que, t’sais, 5 $ du paquet de 500 feuilles, c’est TELLEMENT CHER). Donc, vous décidez d’imprimer votre manuscrit en simple interligne, avec des marges d’un demi-centimètre de chaque côté. Résultat : 200 pages au lieu de 500. Vous êtes si rusé.
Sauf que…
Lorsqu’ils liront votre manuscrit littéraire, les éditeurs voudront généralement inscrire des commentaires entre les lignes de votre histoire. Ils font ça, eux : suggérer des améliorations. Ouais. Et avec votre mise en forme « créative », leur travail va être difficile en diable. Leurs annotations ne pourront même pas loger dans les marges. On vous détestera pour ça.
Mieux vaut laisser respirer votre texte. Pensez à ceux qui vous liront. Rappelez-vous que votre manuscrit est un point de départ : c’est grosso modo un outil de travail qui passera entre les mains de plusieurs personnes. Arrangez-vous pour simplifier la vie de chaque intervenant. Ils vous en remercieront.
Pour éviter cette erreur : Utilisez des marges d’environ 4 cm de chaque côté de votre feuille et, surtout, un interlignage approprié. Les maisons d’édition recommandent toujours l’interligne 1,5 ou double sur leurs sites Web. Allez consulter ces spécifications et respectez-les. En cas d’incertitude, choisissez l’interligne double.
Erreur #5 : Soumettre un manuscrit dans le mauvais format
Vous avez bien formaté votre manuscrit (en utilisant Times New Roman et l’interlignage double). Vous l’avez imprimé, relié. Puis vous l’avez déposé dans une boîte postale.
Et là, vous avez attendu un mois. Deux mois. Trois mois. Puis six. Puis huit.
Même après une année complète, toujours aucune nouvelle de leur part.
Et c’est normal, parce que l’éditeur que vous avez ciblé n’acceptait que les soumissions électroniques.
Oups.
Pour éviter cette erreur : Consultez le site Web de l’éditeur. De plus en plus de maisons d’édition ne veulent que des fichiers numériques (dans le but de sauver les forêts, apparemment). C’est le cas? Alors, simplifiez-vous la vie et envoyez votre histoire par courriel. Faites gaffe, cependant : encore aujourd’hui, plusieurs ne jurent encore que par le papier. À vous de vérifier!
Vous voulez apprendre les meilleurs trucs pour soumettre un manuscrit littéraire?
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