Votre manuscrit est votre bébé. En le laissant partir, vous craignez qu’on le copie, qu’on vous vole, qu’on vous tabasse et qu’on vous abandonne, mourant, dans une ruelle crade.
Laissez-moi vous rassurer : votre idée n’est probablement pas assez géniale pour qu’on daigne faire l’effort de vous la voler.
Voilà, c’est dit.
Je comprends cette crainte. Mais croyez-moi, les risques qu’on vous dépouille de vos droits et de vos idées sont faibles. Dans le genre, extrêmement faibles.
Pourquoi? Pensez-y.
Les éditeurs ont besoin d’authentiques auteurs pour deux raisons :
- initialement, pour retravailler les manuscrits (qui sont toujours imparfaits au moment de leur envoi); et
- pour faire la promotion des livres une fois qu’ils seront publiés.
Les auteurs sont gentils : la plupart du temps, ils font ces tâches gratuitement.
Un éditeur qui volerait votre idée se priverait donc de votre travail gratuit. Pour la qualité de la stratégie, on repassera.
À moins que…
Bien sûr, il pourrait voler vos idées et en donner le crédit à un autre auteur de son écurie, plus célèbre et sans scrupules, pour encaisser du profit facile. Ou encore il pourrait s’approprier vos idées d’une tout autre manière pour du cash. Parlez-en à Claude Robinson.
Que faire pour protéger son manuscrit contre les méchants voleurs d’idées?
Au Canada, par défaut, vos droits sont protégés dès que votre histoire est fixée sur un support physique (ce peut être un disque dur, un manuscrit ou même un carré de papier hygiénique).
Cependant, il existe une manière fort simple de prouver la paternité de son œuvre, admise en Cour.
Apportez votre manuscrit au bureau de poste. Au comptoir, expédiez-le par courrier recommandé et assurez-vous que la date du jour figure sur l’envoi. Signez l’endos de cette enveloppe de manière à écrire à la fois sur l’enveloppe et son rabat. L’adresse de destination sera votre domicile.
Quelques jours plus tard, lorsque le facteur vous remettra votre enveloppe, surtout, ne l’ouvrez pas! Gardez-la précieusement dans un coffre-fort ou même à la banque, dans un coffret de sûreté, avec le reçu de caisse.
Voyez-vous, comme la date d’envoi apparaitra sur l’enveloppe, vous pourrez l’ouvrir devant un juge et lui montrer le document à l’intérieur, qui portera votre nom et vos coordonnées. Pratique, en cas de poursuite. (Au Canada, du moins. J’ignore si cette stratégie est valable en Europe. Informez-vous auprès de votre association d’auteur.)
Si vous êtes du genre extrémiste, vous pouvez aussi louer un casier à la SARTEC et y déposer votre manuscrit.
Vous êtes rassuré? Tant mieux. Dans le prochain billet, nous nous occuperons de faire le suivi de ces manuscrits envoyés.
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Autres articles dans ce dossier :
- 10 choses à faire pour trouver un éditeur
- À quels éditeurs doit-on envoyer son manuscrit?
- Préparer son manuscrit avant de l'envoyer aux éditeurs
- Droits d'auteur : protéger son manuscrit contre la copie
- Comment faire le suivi des manuscrits soumis aux éditeurs
- Le contrat d'édition : la différence entre une licence et une cession de droits