Tomber de haut et s’écraser au milieu d’une intersection

J’aimerais remercier tout le monde pour les mots d’encouragement. C’est vraiment agréable d’être entouré de gens aussi sympathiques.

Ma motivation était à terre, mais je recommence à prendre du poil de la bête. Ma période de remise en question était nécessaire. Avec le projet que j’ai signé en 2010 et que j’ai dû abandonner dernièrement, ma carrière vient de prendre un nouveau tournant.

Oui, j’avais espoir de faire quelques dollars avec ce contrat. Cette maison d’édition produit des titres dont les ventes dépassent souvent les 10 000 copies, et c’est pourquoi j’ai choisi d’écrire à temps plein à partir de l’automne 2010. Le succès n’était pas assuré, mais il était probable.

Sauf que là, mes plans ont changé.

Il est évidemment hors de question que je continue à temps plein dans cette branche. C’est trop risqué. Je me suis inscrit à l’Université Laval au certificat en rédaction professionnelle. Je commencerai à l’automne et finirai (on l’espère) à l’hiver 2011 pour obtenir un baccalauréat multidisciplinaire.

Pour la suite… je ne sais pas.

Je pourrais travailler. J’ai une bonne formation en multimédia, mais je me suis tellement concentré sur mes textes, ces dernières années, que j’ai l’impression d’avoir perdu mes acquis en programmation (c’est surement faux, mais je dois me convaincre du contraire).

Je pourrais aussi poursuivre mes études et faire la maitrise en création littéraire. Cette perspective m’intéresse énormément, bien qu’elle ne garantisse pas l’emploi immédiat, comme la plupart des cours de littérature.

Le choix du cerveau serait le multimédia; l’écriture serait celui du cœur.

Quoi qu’il en soit, je me réserve les mois estivaux pour écrire. J’ai commencé un roman assez fucké, tellement que je me demande si quelqu’un d’autre que moi pourra l’apprécier. Mais je vais le continuer. Juste pour voir où ça mène.

Errons.

Sacrifier un gros projet : un geste stupide, mais essentiel à ma survie

Hier, ma carrière d’écrivain a pris un nouveau tournant. Suite à une déplorable série de malentendus, un des projets sur lesquels je travaillais l’année dernière a été suspendu jusqu’à nouvel ordre. La décision a été prise autant par moi que par l’éditeur concerné, de façon mutuelle.

Nous sommes restés en bons termes. Seulement, j’ai dû choisir ce que je désirais vraiment, en écriture.

Veux-je vivre de mon art?

Cette question, je me la pose pour la dernière fois. La réponse est : non.

Si mon but était de générer de l’argent, je pourrais faire une multitude d’activités plus rentables. Je reconnais avoir du talent dans quelques domaines, j’ai une scolarité décente, je n’ai pas peur de travailler. Me trouver un emploi serait, après tout, une bonne alternative.

En décrochant un emploi, je ne sacrifierais rien; je fais partie de ceux qui écrivent à reculons, la plupart du temps, mais qui aiment avoir écrit. Cet art comble mon besoin de créativité. Faire avancer mon récit une heure le soir ou pendant quelques périodes, la fin de semaine, cela me conviendrait parfaitement.

J’ai aussi choisi de me consacrer uniquement aux projets qui interpèlent ma fibre artistique. Au diable les « formules » qui garantissent (ou pas) le succès. Même si je vendais 100 000 copies d’un livre qui ne m’aurait apporté aucun plaisir durant sa rédaction, je ressentirais un vide intérieur que l’argent ne pourrait combler.

Écrire pour vivre? Non, merci. Je préfère vivre l’écriture à 100 %, même si c’est à temps partiel.

En ce sens, je choisis de rester honnête envers moi-même. J’écrirai des histoires que j’aimerais lire et, pour l’instant, mes projets aux éditions Coups de tête comblent ce besoin créatif. J’espère pouvoir travailler avec eux encore longtemps.

Parmi les projets que je n’ai pas l’intention d’aborder dans l’immédiat, on compte :

  • les séries;
  • le genre heroic-fantasy;
  • les commandes (à moins que l’idée m’allume particulièrement).

À l’opposé, j’aimerais me concentrer sur des romans :

  • contemporains;
  • à saveur humoristique; et
  • qui mettent en scène de jeunes adultes pris dans le tourbillon technologique du XXIe siècle (un peu comme c’était le cas avec Toi et moi, it’s complicated).

Qui sait? Peut-être que dans trois ans, je reviendrai à mes anciennes amours. On s’en reparlera en 2014.

J’ai perdu la passion — Mon parcours pathétique de 2007 à 2011

Depuis lundi, je me suis donné comme défi de taguer tous mes billets de blogue. Google aime ça, des billets bien tagués.

Si vous vous demandez de quoi je parle, cliquez sur le titre de cet article et regardez à gauche. Vous y verrez une liste de mots-clés en brun pâle. Cliquez dessus et vous accéderez à des billets qui traitent de ces sujets.

J’ai aussi placé un nuage de mots-clés au bas de ce blogue, pour votre divertissement personnel.

Pour faire ce travail, j’ai dû faire deux choses :

  • parcourir ma liste de mots-clés existants et supprimer les moins pertinents (facile);
  • relire tous mes articles, sans exception, depuis la création de ce site Web en 2007, et les taguer.

Comme je l’ai dit sur Twitter, c’est un peu comme faire une récapitulation de ma vie littéraire depuis mes débuts.

C’est assez décourageant à lire.

J’ai réalisé qu’avant 2010, j’éprouvais un malin plaisir à inventer des histoires et à faire la promotion de mes livres. Je m’en foutais de dormir dans des motels douteux ou de marcher avec plein d’ampoules sur les pieds en trimballant des caisses de romans de 150 kilos. Je ne faisais pas ça pour l’argent. J’avais du fun.

Aujourd’hui, mon métier a changé pour le pire.

Je me demande sérieusement ce qui m’a mené là. J’ai oublié la leçon que Les Six Brumes m’ont enseignée pendant des années. Et cette semaine, j’ai réalisé mon erreur.

Entretenir la passion, c’est fucking important.

À ce jour, écrire me fait chier. Et, pire que tout : je ne fais pas plus d’argent qu’avant.

Depuis 2007, j’ai l’impression d’avoir emprunté les mauvais sentiers, et ceux-ci m’ont conduit devant une impasse. Le projet sur lequel j’ai misé gros va probablement finir au dépotoir à cause d’un conflit stupide. Mon clavier m’attire autant qu’un couteau à désosser. Je ne sors presque plus de chez moi. Je suis fatigué.

Je n’aime pas trop chialer sur Internet. C’est mauvais pour l’image. Mais justement, peut-être que je devrais m’en sacrer un peu plus, de l’image. Comme à l’époque où ça n’avait aucune importance pour moi.

J’ai envie de redevenir vrai, comme le gars de 2007-2009 qui pratiquait son métier avec plaisir et dévouement. Ça urge. Parce que maintenant, j’ai l’impression de me transformer, lentement, en quelque chose qui ressemble à ceci :

Trou noir

Yes, ladies. A fucking black hole.

Le montage photo : un moyen pour insuffler la vie à ses personnages

Vous devez vous demander quel genre de connerie j’ai posté hier.

En fait, c’est une technique créative que j’utilise quand je travaille sur le plan d’une histoire. Elle s’applique aux personnages.

J’ai cessé d’écrire des « fiches textuelles » pour mes protagonistes depuis longtemps. J’en ai rédigé quelques-unes pour des projets antérieurs, et, en général, je ne les consulte jamais ou presque. Ce genre de fiche ne m’apprend pas grand-chose, à part des informations élémentaires. Elles me fournissent rarement de nouvelles idées (alors que ce devrait être le but).

Pour définir mes personnages, je préfère de loin recourir aux montages photo.

Travail préparatoire
Montage pour un personnage qui s’appelle « Julie »

La technique est assez simple, mais demande quelques heures de travail.

Pour créer un montage, je navigue sur Flickr ou Google Images et je cherche d’abord la photo d’une personne qui ressemblerait à mon sujet. J’attends d’avoir le bon feeling, même si ça prend une journée complète. C’est crucial pour la suite.

Avec un logiciel comme Photoshop, j’ouvre un document au format 8½ x 11 et je copie-colle ma photo préférée au milieu, en gardant un espace blanc de chaque côté.

Ensuite, je retourne sur les sites d’images et je choisis une vingtaine de photos que je disposerai autour du sujet. Elles peuvent représenter :

  • ses mets favoris;
  • ses activités;
  • des membres de sa famille;
  • les lieux qu’il préfère ou voudrait visiter;
  • etc.

Thésée et le minotaure
Les images peuvent être plus abstraites.
Ci-dessus : Thésée et le Minotaure, pour montrer que
le personnage se sent dans une impasse

Le simple fait de chercher des images m’oblige à réfléchir aux particularités de mon personnage. Pourquoi choisir celle-ci? Pourquoi élaguer celle-là? C’est beaucoup plus amusant que de se creuser la tête devant une feuille blanche.

Après avoir sélectionné les images, je les place au sein du montage en considérant ces aspects :

  • la grosseur (l’importance) de la photo;
  • la proximité de l’image avec celle du personnage;
  • la juxtaposition des photos (leur relation entre elles).

Grand-mère Vie amoureuse
À gauche, la grand-mère malade qui observe le sujet. Signification : son récent décès affecte beaucoup le personnage. À droite, photos qui évoquent des relations amoureuses houleuses.

La touche finale : j’écris le nom du personnage, quelque part. Encore une fois, je tiens compte de :

  • la grosseur du texte;
  • sa position;
  • la police de caractère utilisée (Comic Sans ne donnera pas le même effet que Helvetica, par exemple).

Lorsque ce sera fini, j’imprime le montage et le colle sur le mur, près de mon bureau. Je m’arrange pour le voir chaque jour.

Avec le temps, une telle mosaïque finit par me parler. Si je l’observe comme j’observe un tableau dans un musée, de nouvelles idées germeront dans mon esprit. Des liens supplémentaires se créeront entre les images. Mon personnage grandira.

En fin de compte, cette technique est plus difficile à réaliser que les fiches textuelles. Mais, à long terme, je trouve cela beaucoup plus intéressant.

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