De ces billets qui déplaisent ou qui choquent

J’en suis pleinement conscient : les billets que j’écris ici sont parfois crus et directs. Les propos ne plaisent pas à tout le monde. Hier seulement, avec cet article sur l’écriture rapide, j’ai reçu des messages d’auteurs qui se sentaient visés, insultés.

Sachez une chose : mon but premier n’est pas de choquer mon entourage. Ce serait idiot. Et être polémiste juste pour être polémiste, je trouve ça enfantin. J’utilise plutôt la plateforme du blogue pour susciter les discussions sur des sujets qui me tiennent à cœur, comme sur l’écosystème* du livre, la santé de la culture au Québec et l’écriture elle-même.

J’en ai parlé avec Jonathan Reynolds, au Salon du livre du Saguenay. Entre deux séances de signatures, je lui avais dit que j’étais tanné de tenir des propos neutres par mesure de « sécurité », d’être politiquement correct sur mon blogue (et aussi de lire des billets ailleurs qui n’osent pas s’aventurer dans les sentiers épineux).

Les gens frileux finissent par me lasser.

Je ne suis pas en train de crier : « Allez! Chialons! » Mais j’ai une nette préférence envers les blogueurs qui n’ont pas peur d’affirmer leurs opinions. Par exemple, j’avoue ne pas toujours être d’accord avec les propos d’Éric Simard de chez Septentrion, mais j’ai beaucoup de respect pour lui. Quand il a quelque chose à dire, il le dit sans détour et ses textes m’inspirent pour de futurs billets.

Lire quelqu’un qui n’ose jamais se mettre en danger, c’est comme manger une toast sans garniture. Ça manque de gout et de texture.

Remarquez qu’en général, j’ai été très satisfait des réactions d’hier. Mathieu a partagé sa vision du Nano, idmuse a reconnu écrire ses premiers jets rapidement malgré tout et plusieurs autres blogueurs ont réagi ailleurs. C’est en plein ce que je recherche. La discussion s’est poursuivie un peu partout, on a rectifié le tir au besoin.

Que je parle d’écriture, de librairies indépendantes ou de n’importe quoi d’autre, mon but premier est qu’on en discute. Parce que c’est important.

Si ce que j’écris vous offusque, c’est bien triste. Je vous invite quand même à défendre votre point de vue dans les commentaires. Qui sait où ça pourrait nous mener?

* Remolino de chez De Marque m’avait suggéré hier d’employer l’expression « écosystème du livre » plutôt que « chaine du livre », puisqu’on parle d’une relation d’interdépendance. Pas fou!

Écrire plus vite que son ombre

Il me semble qu’un phénomène a tendance à s’accroitre sur le Web : des écrivains sur des réseaux sociaux qui se vantent sporadiquement d’avoir écrit 2000, 3000 ou 4000 mots aujourd’hui, dans leur nouveau bouquin.

Avant, ce genre de commentaire m’impressionnait. D’abord, parce que j’écris lentement. Pas trop lentement. Juste assez. Après avoir gribouillé quelques paragraphes, je reviens dessus plusieurs fois pour retravailler les phrases, leur donner un peu de style, de la couleur.

Certains produisent la phrase parfaite dès le premier jet. Tant mieux pour eux! Mais je n’ai pas cette aptitude.

Aujourd’hui, les écrivains qui écrivent plus vite que leur ombre, ça me laisse indifférent. Non, faux. Ça m’agace un peu.

Je connais plusieurs auteurs qui se mettent une pression incroyable sur les épaules. Ils veulent écrire le plus de livres possible dans des délais très restreints. Et pourquoi cela?

« Si je veux survivre dans ce milieu-là, je dois sortir beaucoup de livres. Sinon, on va m’oublier. »

J’ignore quel but est recherché par là. Pense-t-on que parce qu’on publie beaucoup de livres, on est nécessairement un meilleur écrivain? Que la quantité nous assure une reconnaissance des lecteurs, du milieu et des critiques? Qu’en publiant beaucoup, on fait beaucoup d’argent?

Plusieurs sont capables d’écrire 4000 mots excellents. Mais je sais que certains accélèrent le processus au détriment de la qualité. Et ils le font volontairement.

Je ne comprends pas ceux-là.

Il me semble que c’est en produisant de bons livres qu’on reste dans la mémoire des gens. Un écrivain qui se force à écrire beaucoup manquerait-il de confiance en soi, se sentant incapable de produire le bon livre, celui qui le propulserait au sommet des palmarès? (remarquez que bon livre ne signifie pas nécessairement bestseller, mais ça, c’est un autre débat)

Au lieu de lire : « Aujourd’hui, j’ai écrit 5 millions de mots dans mon livre », je préférerais nettement qu’on dise : « Je viens de chier un ostie de bon chapitre! »

Et ces éditeurs qui mettent de la pression sur leurs auteurs font aussi partie du problème. Pourquoi vouloir sortir autant de livres, si vite? Oui, oui, je sais, si on ne mitraille pas le marché avec les nouveautés, on va se faire bouffer tout cru par les autres. Hmm…

Rappelez-vous ceci : en amputant un roman de centaines d’heures de travail, vous l’amputez de sa qualité de manière proportionnelle.

Respecter le roman, c’est lui donner le temps qu’il mérite. Et respecter son roman, c’est respecter son lecteur. Pensez-y.

Offrez « Toi et moi, it’s complicated » pour Noël

Vous connaissez quelqu’un qui aime la lecture, l’humour et les intrigues tordues? Et vous ne savez pas quoi lui offrir pour Noël?

J’ai la solution pour vous.

Donnez-lui un iPod. Faites comme tout le monde. Valeur sûre.

C’est trop cher?

Dans ce cas, vous pouvez toujours vous rabattre sur le roman Toi et moi, it’s complicated de l’auteur Dominic Bellavance. C’est même possible de l’avoir avec une dédicace personnalisée. C’est toujours un hit, les livres dédicacés.

Intéressé? Écrivez-moi, et on s’arrangera.

La saison des salons du livre est finie

Je suis revenu du Salon du livre de Montréal l’esprit enrichi de quelques rencontres avec des gens hyperintéressants. Et aussi avec un sac rempli de livres neufs. Parmi mes nouvelles acquisition, on compte :

Cette frénésie de salons est terminée pour cette année. Je ne suis pas déçu, dans un sens. J’adore toujours mes expériences dans les salons, mais cette année, on dirait que j’avais davantage envie d’être chez moi et d’investir mes heures dans mes manuscrits.

C’est peut-être un sentiment passager.

Je fais la tournée du Québec depuis 6 ans « non-stop ». Avant, j’essayais de faire le plus de salons possible, et d’y rester du jeudi au dimanche. Non seulement c’est essoufflant, mais ça finit par couter cher, à la longue.

Si je veux continuer dans ce métier, je dois commencer à revoir mes dépenses… et couper là où c’est nécessaire.

L’an prochain, donc, ça risque d’être différent. Je vais encore faire la tournée des salons, mais je risque d’y passer moins de journées. À moins, bien entendu, que mes frais de déplacement et d’hébergement soient payés (en étant un auteur invité ou en faisant des rencontres scolaires, par exemple).

Ce sera un retour à la normale, bref.

Sur ce, je vous salue et retourne à mon nouveau manuscrit.

Nouvelles en vrac, pour vous montrer que je suis encore vivant

Moins je laisse des traces sur le Web, plus il se passe des choses dans mon existence non virtuelle. Les trois dernières semaines ont été extrêmement chargées ici, pour trois raisons :

  • j’étais au Salon du livre de Rimouski;
  • je déménageais dans ma première maison;
  • le manuscrit que je devais livrer aux Éditions de Mortagne était en retard (à cause, entre autres, des deux éléments précédents).

Heureusement, le déménagement achève et j’ai envoyé mon manuscrit hier. Ça se calme.

Dans les prochains jours, je travaillerai sur une dissertation (en retard) et j’irai au Salon du livre de Montréal vendredi et samedi. Il faut aussi que je coupe des signets pour l’évènement. C’est long.

À part de ça?

  • J’ai un nouveau poste de travail. Je le préfère à l’ancien, d’abord à cause de la fenêtre, qui me permet de voir autre chose que l’intérieur d’une margelle.
  • Bien que j’aie envoyé un manuscrit hier, je recommencerai à travailler sur un nouveau projet dès la semaine prochaine. On ne chôme pas!
  • Je visite souvent des quincailleries.
  • J’aime de moins en moins les quincailleries.
  • Je mange mieux, maintenant que j’ai une vraie cuisine.
  • Hier, j’ai acheté une douzaine de beignes (esprit de contradiction).
  • Parfois, mon imprimante crache de drôles d’affaires.

Puisque tout le monde annonce ses séances de signatures…

… je vais suivre la vague.

Venez me voir au kiosque de Coups de tête (no 400, c’est concept, t’sais, « 400 coups »), aux heures suivantes :

  • Vendredi  : 19h30 à 20h30
  • Samedi  : 11h à 12h, 18h à 19h

Je rôderai également autour du kiosque des Six Brumes durant ces journées. Donc, si vous apportez vos copies d’Alégracia, je pourrai certainement y déposer une griffe.