Le 5 aout dernier, on m’a invité à la station de Radio-Canada pour la capsule « Les coups de coeur des auteurs », où un écrivain de Québec parle d’un livre qu’il a apprécié durant l’année. J’ai choisi En-d’sous, de Sunny Duval.
On m’avait dit que cette entrevue serait disponible sur Internet. Je l’ai cherchée pendant 4 jours, en vain. Finalement, on l’avait classée sous « Dominique Bellavance ». Une chance que j’ai appris à googler mon nom de différentes manières.
Je répète souvent que, en tant que lecteur, le fond de l’histoire m’intéresse peu. Ce qui m’importe, c’est la manière dont c’est raconté. Une histoire extravagante racontée d’une façon médiocre deviendra banale. Par contre, une histoire ordinaire racontée d’une manière sublime a toutes les chances d’être excellente.
J’essaie de garder ce principe en tête quand j’écris mes livres.
L’idéal, évidemment, serait d’avoir les deux : une histoire extraordinaire, écrite d’une manière impeccable. Mais, de ces deux qualités, le style m’apparait plus important.
J’aime quand des émotions sont traduites par l’écriture. J’aime retrouver des détails dans les textes. Beaucoup de détails.
Pour illustrer ce concept, je vous montre deux films très différents, mais aussi très semblables. Ce sont des vidéos qui nous parlent d’une plante particulière : l’Attrappe-mouches de Vénus.
La première vidéo (intégrée ci-dessous) pourrait être comparée à un texte dépourvu style, d’une écriture journalistique. On n’y voit que les idées. C’est intéressant, ça passe, on comprend le principe, on ressent même un certain suspense, mais il n’y a rien d’extraordinaire.
Écoutez-la.
Maintenant, observez la deuxième vidéo (je mets le lien, car l’intégration dans les blogues est interdite). Imaginez-vous devant un texte produit par un virtuose de la plume. La musique serait le style et les gros plans, les détails. Voyez toute l’émotion qui s’en dégage, voyez le rythme, et pensez : « Comment pourrais-je traduire une telle atmosphère dans un texte? »
Sans blague, j’ai presque versé une larme pour la mouche.
Et pourtant, les deux films racontent exactement la même chose!
Deuxième film : l’intégration est interdite dans les blogues. Visionnez-le ici.
Suite à la discussion que nous avons eue hier, j’ai décidé de créer une activité destinée aux blogueurs qui s’intitule : « Ma librairie de rêve ».
Le concept est simple.
Le lundi 2 aout 2010, sur votre blogue, vous décrirez à quoi ressemblerait « votre » librairie idéale. Cette librairie bien spéciale vous aurait convaincu de délaisser Amazon, non pas pour avoir bonne conscience, mais parce qu’elle vous aurait offert une expérience qui sort de l’ordinaire.
En bref, réinventez votre librairie. Tous les coups sont permis.
Quelques règles devront être respectées :
le titre de votre billet portera le nom de votre librairie;
vos descriptions se feront à la première personne, et couvriront le moment de votre entrée dans l’établissement (« j’entre… je vois… je commande… parce que… ») jusqu’à votre départ;
à la fin, vous direz pourquoi vous y reviendriez.
J’ai déjà une idée pour la mienne…
Maintenant, marquez cette date à votre calendrier. Vous avez toute la fin de semaine pour y penser. Et pour que cette activité ait du succès, je vous encourage fortement à passer le mot. Plus nous serons nombreux à réinventer nos librairies, plus les résultats seront diversifiés, intéressants et… utiles.
Lorsque votre billet sera rédigé, venez poster le lien en commentaire ici même.
Durant les évènements en dehors des salons du livre, j’ai toujours jalousé ceux qui réussissaient à placer leurs romans à la verticale avec des supports spécialement conçus pour les livres. Parce que j’en ai cherché longtemps, sans jamais en trouver.
Avec Les Six Brumes, on s’en était fabriqué une demi-douzaine style « maison » avec des supports à cartes professionnelles et des trombones. Les livres tenaient, mais je vous jure qu’il ne fallait pas les accrocher sinon la table se transformait en jeu de dominos. C’est pourquoi j’en voulais des vrais. Ça devait bien exister quelque part!
Hier, j’ai lancé des appels sur Facebook et Twitter pour savoir où je pourrais acheter ça. Les réponses qui sont revenues souvent sont : IKEA, Bureau en gros, Renaud-Bray et Dollarama.
J’ai été voir au Bureau en gros. Rien.
IKEA : c’est trop loin (j’habite à Québec… on a perdu notre IKEA il y a quelques années parce qu’on y allait pas assez, vous vous rendez compte? S’il y en avait un, je serais tout le temps là.)
Renaud-Bray : pas eu le temps d’y aller parce que j’ai trouvé l’objet rare au Dollarama.
Au Dollarama, donc, les supports n’étaient pas plastique transparent comme dans mes rêves, mais plutôt en métal torsadé. J’avais pourtant recherché plusieurs fois dans les allées du Dollo avant aujourd’hui, sans rien trouver. Faut croire que j’avais des œillères.
J’avais le choix entre noir et or.
J’ai rapporté ça à la maison et j’ai essayé de placer mes romans dessus. Ils étaient trop larges pour mon Nova et pour les livres d’Alégracia. Il manquait un demi-centimètre de largeur. Batinsse!
Au moins, comme c’est du métal cheap, j’ai pu plier les coins pour les arranger comme je le voulais. Ils sont juste assez croches pour que ça paraisse pas trop.
Je viens de lire que Mathieu Fortin organise un petit concours sur son blogue et j’ai trouvé l’idée géniale. Le concept est simple : plus on publie des commentaires sur les livres de Mathieu à travers le Web, plus on a des chances de gagner. Ça montre à quel point les mots laissés sur Internet ont leur importance.
Moi-même, quand j’apprécie un écrivain, je voudrais le voir se rendre au sommet. Certes, j’achète ses livres (peut-être que j’en achète trop, même), mais, quand je possède toute la collection d’un auteur, je souhaiterais continuer à « l’encourager », dans un sens.
Heureusement, il est possible d’aider un auteur sans qu’on ait besoin d’ouvrir son portefeuille. La plupart de ces méthodes sont simples comme bonjour et peuvent avoir des impacts importants sur la carrière d’un écrivain.
L’idée ici n’est pas de vous dire : « Faites ce qui est écrit pour les livres de Dominic Bellavance » (quoique je ne m’y opposerais pas). Je veux simplement vous faire découvrir des outils et comportements qui ont un pouvoir insoupçonné pour propulser la carrière d’un auteur vers le haut. Vous allez enfin comprendre pourquoi on revient souvent là-dessus!
Les gestes faciles
Publiez une courte critique sur Goodreads. Qu’elle soit bonne ou mauvaise. L’important, c’est de montrer qu’un livre est lu. Je préfère nettement voir une moyenne de 3/5 pour un livre qui a reçu 1200 critiques que de voir une moyenne de 5/5 pour un livre qui en a reçu seulement 2. Votre opinion n’a d’ailleurs pas besoin d’être élaborée. Dix mots peuvent suffire. Sur les réseaux sociaux, ce qui donne de la valeur aux critiques, c’est leur somme et leur récurrence. Vous trouvez que tel personnage d’une œuvre est poche ou génial? Dites-le, vous n’avez même pas besoin d’expliquer votre raisonnement. Mais dites-le.
Note : ici, Goodreads peut aussi bien vouloir dire Pause Lecture, Readernaut, Babelio, etc.
Donnez votre avis sur Amazon.ca. Ces mots auront plus d’importance que ceux laissés sur Goodreads. Pourquoi? Parce que les visiteurs d’Amazon.ca sont là pour acheter. Si vous avez apprécié un livre, rendez-vous sur la page Amazon.ca de l’œuvre et défilez vers le bas. Vous allez voir ceci : Ici, on peut accomplir trois choses extrêmement utiles :
Taguer le produit. Utilisez des mots-clés pour identifier le roman. Par exemple, pour Le Protocole Reston, j’ai ajouté « Trois-Rivières » et « Zombies ». Comme ça, si quelqu’un recherche « Histoire de zombies à Trois-Rivières », c’est probablement ce livre qui va apparaitre dans les résultats;
Évaluer le produit. L’idée est la même que sur Goodreads. Il faut beaucoup d’évaluations. Plus un livre est évalué, plus il risque d’apparaitre dans les résultats de recherche;
Écrire une critique. Vous pouvez copier-coller celle que vous avez utilisée sur Goodreads ou ailleurs.
Venez nous parler durant les salons du livre. L’expérience m’a appris ceci : quand il n’y a personne devant mon kiosque, aucun visiteur n’ose s’arrêter. Quand il y a au moins une personne qui discute avec moi, les passants sont plus curieux et viennent prendre mes livres pour lire le résumé. Et là, je vends plus de livres.
Utilisez le « username » d’un auteur lorsque vous le mentionnez sur Twitter. Par exemple, au lieu d’écrire : « J’ai aimé la nouvelle d’Alexandre Lemieux », j’écrirai : « J’ai aimé la nouvelle de @fortrel ». Ainsi, d’autres personnes pourront suivre Alexandre en cliquant sur le lien.
Les gestes qui demandent un certain niveau d’implication
Publiez une critique sur votre blogue. Contrairement à ce qu’on retrouve sur Goodreads ou Amazon, les critiques sur les blogues demandent des détails et de l’approfondissement. Néanmoins, une bonne critique fera plaisir à vos visiteurs, et la popularité de votre blogue augmentera si vous êtes un rédacteur talentueux.
Republiez cette même critique sur CôtéBlogue.ca. Et en plus, si elle est retenue pour publication, vous courrez la chance de gagner des certificats-cadeaux chez Archambault. Win-win, comme on dit.
Prêtez votre livre à quelqu’un. Car la magie n’opère pas uniquement sur Internet. Notre but, en tant qu’auteur, est de conquérir un grand lectorat. Si vous prêtez votre livre et que votre ami l’adore, il risque d’en parler. Et le bouche à oreille, c’est crucial.
Visitez un auteur en séance de signature dans une librairie. Même si vous n’achetez pas son livre. Les libraires vont alors remarquer que cet auteur attire des foules, et c’est bon pour sa réputation.
Amenez un(e) ami(e) rencontrer un auteur durant un salon du livre. C’est probablement le plus grand cadeau que vous pouvez faire à un écrivain. Après tout, on participe à ces évènements pour revoir des visages et rencontrer du nouveau monde.
Si vous êtes un auteur, qu’ajouteriez-vous à cette liste?
Tout à l’heure, je me rends au Archambault et je rôde dans la rangée des magazines « mode & style de vie ». Je regarde attentivement les couvertures et je vois le Summum Girl du mois d’aout. Hmm… voilà un mec qui a plus de muscles que moi.
OK. Je le prends et le roule en deux, me dirige vers la caisse en toute discrétion. Personne ne m’a vu. Le vendeur me demande : « Veux-tu un sac? » Je réponds : « J’pense ben que oui ».
En fait, je ne voulais pas lui expliquer : « Non, non, si j’achète le Summum Girl c’est pas parce que je tripe sur les gars virils, t’sais, c’est juste que j’ai une entrevue à l’intérieur aux pages 42 et 43, et que tout le monde sur DominicBellavance.com devrait aller lire ça. Parce que c’est vraiment super-intéressant. Au fait, prends-tu Visa? »
Nous retrouvons donc à ces pages des détails croustillants sur mon parcours d’écrivain, sur ma vision des réseaux sociaux et des communications à l’ère d’aujourd’hui, ainsi que sur sur mon livre Toi et moi, it’s complicated. Je révèle aussi qui est la plus belle femme au monde, outre ma femme, bien sûr. Maintenant, vite! Faites comme moi et allez chercher votre copie!