Le Web sur l’autel sacrificiel : les listes de diffusion

Je viens d’aiguiser ma hache, j’ai enfilé mon capuchon noir de bourreau.

Comme promis, dans les prochains jours, je ferai le jugement de plusieurs aspects du Web qui me dérangent incroyablement dans mon travail et dans ma vie. Je serai à la fois juge et bourreau.

Prenez ça comme une thérapie.

Pour mener le procès, nous utiliserons la bonne vieille procédure des avantages et des inconvénients (pour ceux qui ne jurent que par les termes anglais, c’est une bonne vieille pros and cons list). Note importante : le jugement sera appliqué à titre personnel uniquement. Si je dis que tel outil Web, c’est de la merde, c’est de la merde pour MOI. Vous pourrez continuer à le/la/les utiliser sans vous sentir coupable.

Revenons à nos moutons… Ah! Les listes de diffusion.

Je suis abonné à plusieurs listes de diffusion depuis déjà un bon moment. La plupart d’entre elles portent sur la science-fiction et le fantastique. Ces listes m’ont permis, autour de 2005, à connaitre les principaux acteurs de la SFFQ au Québec (la fameuse [et ­heureusement feu] liste Boréal qui a tant fait parler d’elle).

Ça m’a donné une vision un peu plate du milieu. Quelques personnes, aigries à l’os par les succès populaires de certains, ne faisaient que… chialer. Résultat : tous les acteurs du milieu passaient pour une bande de condescendants ou de frustrés. Ce qui est loin d’être le cas pour la plupart. J’en connais de très gentils. Mais ça n’empêche pas que les condescendants/frustrés de l’époque le soient encore.

Aujourd’hui, je suis encore abonné à plein de listes, mais je ne les lis plus, faute de temps et d’intérêt. Les gens que je voulais connaitre et rencontrer, je les ai connus et rencontrés. J’ai même identifié une poignée de personne dans la catégorie opposée : je ne veux ni les voir ni les connaitre. Recevoir des messages d’eux réduit ma bonne humeur d’un cran.

Il m’arrive d’ouvrir ma boite de réception dans Gmail et de voir que (12) nouveaux messages m’attendent. Souvent, 11 d’entre eux proviennent des listes de diffusion.

Avantages

  • Me permet de me tenir au courant de certains évènements. Toutefois, ces évènements ont toujours des échos sur d’autres réseaux sociaux.

Inconvénients

  • Les messages remplissent ma boite de réception et me donnent de faux espoirs de recevoir des messages importants;
  • 99% du temps, je fais « Mark as read » sans les ouvrir. Les sujets, trop spécialisés en science-fiction, m’intéressent rarement.

Châtiment : Comme ce sont surtout les notifications par courriel qui m’agacent, je vais les désactiver. Ainsi, je gagnerai un peu de paix intérieure. Les messages dans ma boite de réception en seront des vrais uniquement. Ceci dit, avec le temps, je finirai bien par oublier l’existence de ces listes.

CHLAK!

Le Web sur l’autel sacrificiel

J’ai trop de patentes à regarder sur le Web. Ça me dérange.

Depuis juin 2007 (année d’ouverture du présent blogue), je prêche aux nouveaux auteurs d’utiliser les technologies de l’information pour promouvoir leurs œuvres et leur travail.

Je me souviens même, durant la Fabrique du numérique, avoir fait cette déclaration : « En considérant la production d’œuvres littéraires de valeur égales, l’auteur qui est présent sur le Web va vendre plus de livres qu’un auteur qui n’est pas présent sur le Web. » La directrice de l’Association des librairies indépendantes m’avait alors fait de gros yeux de poisson rouge. Je n’ai pas compris pourquoi. N’est-il pas vrai qu’un auteur qui s’investit en promotion sur Internet va vendre plus?

Eh bien, aujourd’hui, je suis prêt à revenir sur ma déclaration.

J’ai fait un peu d’insomnie hier soir et j’ai réalisé une chose, en évaluant le monde de 2010. Écoutez bien, ça pourrait d’influencer votre travail dans la prochaine décennie :

Le Web est saturé.

Vous voulez que je répète?

LE WEB EST SATURÉ.

Autrefois, même en reculant de 5 ans, un auteur qui s’affichait sur le Web, c’était audacieux et original. Aujourd’hui, c’est devenu carrément le contraire : pour être original, il faut y être absent.

Je dis toujours qu’il faut passer du temps à s’afficher sur Twitter, Facebook, son blogue, etc. Mais voici la dure réalité de 2010, dans mon cas :

  • Mon Google Reader est plein à craquer. Je reçois 50 nouveaux items par jour. Votre blogue, je le lis en diagonale (et vous devez faire pareil pour le mien);
  • Facebook est rempli de déchets d’autopromotion. Ce n’est plus drôle. Je n’ai même plus envie d’y aller;
  • Après une seule année de consultation, Twitter perd de son intérêt. L’ouvrir est devenu, pour moi, un mauvais réflexe. C’est ou bien un miroir de Facebook ou bien la répétition des mêmes liens vers les mêmes articles – ou les mêmes commentaires dont je peux me passer – qui ressurgissent, mois après mois (« devenez un expert du Web social », « WOW! Marie-Chantale Toupin à #tlmep!!! », « Vendez-vous en 30 secondes! »)

Ce ne sont que des exemples.

Mon plan pour les prochains jours : je vais jouer à l’avocat du diable. Je croyais depuis longtemps qu’il était bon d’investir du temps sur le Web. Aujourd’hui, je dis : crissez là votre blogue et Facebook et retournez écrire. Comme j’ai déjà dit un jour dans un salon du livre (et c’est probablement la meilleure chose que j’ai dite de ma vie) : « La meilleure manière de se promouvoir, c’est en écrivant des bons livres ».

Et croyez-moi, c’est vrai.

Investir des shitloads de temps sur le Web est une mauvaise idée. Pensez-y, un peu. Tenez compte que le Web est saturé jusqu’à l’os. Si vous tenez absolument à ne pas écrire, vous pourriez investir ce temps à :

  • passer à la radio (2 ou 3 bonnes entrevues sur les grands réseaux ont probablement plus d’impact qu’une année à piailler sur Twitter);
  • passer à la télé (une seule apparition vous fera vendre 5 fois plus de livres que votre blogue réussira à le faire dans toute son existence);
  • avoir des critiques dans les revues (mais pour qu’elles soient bonnes, vos livres doivent l’être aussi);
  • faites des apparitions publiques. L’humanité aime encore voir la peau des autres.

Si vous êtes déterminés à écrire, laissez tomber le Web et écrivez.

  • Les gens lisent votre blogue à la diagonale. Vous n’avez qu’une demi-douzaine de lecteurs qui s’intéressent vraiment à votre propos. Aussi bien les appeler et prendre une bière;
  • Vous êtes tannés de lire mes lignes d’autopromotion sur Facebook. C’est réciproque.

Écrivez. Passez plus de temps sur le même travail (qualité) ou enclenchez-en des nouveaux (quantité). C’est en publiant beaucoup de bon stock que les librairies vous aimeront. Les revues aussi. La télé et la radio également.

Cessez de perdre votre temps sur le Web. Ce monde est en train de s’écrouler (pensez à la conclusion de l’Histoire sans fin). Le rêve s’effrite. Il n’y a plus rien à faire ici.

Et pour être cohérent avec mon raisonnement, je vais mettre le Web sur l’autel sacrificiel dans les prochains jours. Oui, je vais revenir sur toutes mes affirmations et jeter aux vidanges un morceau de l’Internet, en vous disant pourquoi c’est devenu de la merde.

Avocat du diable, vous dites? Préparez-vous au pire.

Mon entrevue vidéo sur Québec t’aime

Pour ceux qui se sont questionnés en m’apercevant au Salon du livre de Québec en compagnie d’une équipe de caméraman, voici la raison : nous tournions une entrevue pour le site de Québec t’aime, un « collectif de voyous » qui s’intéresse à tout ce qui se fait dans la capitale (culture, bouffe, fashion, etc.). On y a discuté d’écriture, de Web 2.0 de la maison d’édition Coups de tête et de carambole.

Vous pouvez lire l’article et visionner l’entrevue sur leur site. D’ailleurs, si vous lisez le billet jusqu’à la fin, vous saurez comment vous procurer le roman à l’honneur, soit Toi et moi, it’s complicated, au prix de 13 $ au lieu de l’habituel 15 $, et aussi comment gagner une copie gratuite du livre Jeunauteur tome 2 : gloire et crachats. Faites vite, par contre : j’ai l’impression que les prix vont partir assez rapidement (l’un d’entre eux vient d’être réclamé pendant que j’écrivais ce billet, pour vous dire). Je posterai les prénoms et villes de résidence des gagnants le 5 mai prochain.

Je tiens à remercier Patrice Plante et toute l’équipe de Québec t’aime pour l’entrevue et le travail de montage!

Fin de session aujourd’hui

À exactement 18h30, ma session d’université sera finie. De même que mes études à temps plein… pas pour toujours, mais pour un bon moment. Je m’offrirai des vacances bien méritées pour ensuite revenir au mode « écriture ».

Je vous reviendrai bientôt sur les projets auxquels je vais m’attaquer. Je vous avertis : l’été sera mouvementé.

Salon du livre d’Edmundston – Jours 3 & 4

Désolé de ne pas avoir commenté mon samedi et mon dimanche au Salon du livre d’Edmundston. Les causes sauront vous convaincre de me pardonner :

  • Samedi matin, j’ai rédigé mon billet pour la journée du vendredi (et je n’aurais pas pu bloguer en prédisant le futur… seul Nostradamus a réussi à faire ça)
  • Samedi soir, j’ai fêté (hihi)
  • Dimanche matin, ça me tentait pas de bloguer (j’ai pas beaucoup dormi)
  • Dimanche soir, je suis rentré chez moi avec Jonathan et Guillaume

Toujours cette maudite réalité qui m’empêche de bloguer de façon efficace.

Et en plus, j’ai oublié de prendre des photos (sauf pour cette fameuse « ploye », le mets national du Nouveau-Brunswick, dont j’ai pris quelques clichés). La fatigue a réduit ma propension à appuyer sur la gâchette de mon appareil photo. Désolé.

En gros, j’ai adoré mon expérience et j’espère retourner à Edmundston dans deux ans. J’en suis revenu grandi. Cependant, aussitôt arrivé à Québec, j’ai dû me plonger dans les études et les travaux. Les cinq journées passées dans les Maritimes, je les aurais normalement investies dans mes dissertations. Eh!

La réalité me rattrape et essaie de m’égorger comme elle le fait depuis septembre dernier.

Mais je vaincrai!

Soyez rassurés : mon calvaire se terminera lundi prochain.

Salon du livre d’Edmundston – Jour 2

Ma journée du vendredi était composée de rencontres scolaires : 2 au N.-B. et 2 autres au Québec. Je devais faire attention, en traversant la frontière, l’heure changeait, et je devais planifier en conséquence.

Les rencontres se sont bien déroulées… sauf une. Je me demandais toujours quand ce moment arriverait. J’ai donné environ 25 conférences jusqu’à maintenant et elles se sont toutes déroulées sans anicroche. Mais voilà, j’ai cassé la glace avec une première gaffe. C’est l’expérience qui rentre.

On s’en reparlera en personne, si vous voulez.

Ma conductrice, une enseignante à la retraite, m’a amené manger au Lotus bleu, un sympathique restaurant végétarien (végétarien, oui, mais délicieux quand même).

Suite à quoi je suis allé signer des livres au salon pendant une heure.

Mes livres

Après ma courte séance, je me suis déplacé à l’aire de conférences pour voir Guillaume, Michel Brûlé, Michel Vézina, Steeve Proulx et Léo Plourde discuter de l’avenir du livre. Leur discours était intéressant, mais je me disais intérieurement : « Étrange… aucun Acadien ne se trouve à la table ». Un journaliste a dû penser la même chose : l’évènement a fait scandale dans le journal local. Ici, le Salon du livre, c’est du sérieux (mais ce n’est pas une mauvaise chose, selon moi).

Le salon étant situé près d’un restaurant Wendy’s, je me suis dit que je devais absolument gouter à ces hamburgers avec des boulettes carrées. Constat : les sandwichs sont beaucoup plus séduisants dans les publicités que dans la vraie vie. C’était… mangeable. Je n’en garde pas un souvenir magique. Et ma facture indiquait 6,66 $. Ça doit être un signe.

Mon repas décevant chez Wendy'sLe panneau du salon

Michel Vézina organisait une soirée « Dub & Litté Sound System Littéraire ». Curieux, je m’y suis rendu avec Guillaume et Jonathan. Je ne suis pas un grand friand de soirées de poésie (j’ai toujours l’impression qu’un poète est la dernière personne qui devrait lire ses oeuvres en public). Malgré tout, avec les vidéos et la musique improvisée, le dynamisme a pris le dessus. J’ai embarqué.

La soirée animée par Vézina

On n’a pas veillé très tard. À minuit, et après deux bières rousses, nous sommes rentrés à l’hôtel, un peu brulés par nos journées.