Depuis lundi, je me suis donné comme défi de taguer tous mes billets de blogue. Google aime ça, des billets bien tagués.
Si vous vous demandez de quoi je parle, cliquez sur le titre de cet article et regardez à gauche. Vous y verrez une liste de mots-clés en brun pâle. Cliquez dessus et vous accéderez à des billets qui traitent de ces sujets.
J’ai aussi placé un nuage de mots-clés au bas de ce blogue, pour votre divertissement personnel.
Pour faire ce travail, j’ai dû faire deux choses :
- parcourir ma liste de mots-clés existants et supprimer les moins pertinents (facile);
- relire tous mes articles, sans exception, depuis la création de ce site Web en 2007, et les taguer.
Comme je l’ai dit sur Twitter, c’est un peu comme faire une récapitulation de ma vie littéraire depuis mes débuts.
C’est assez décourageant à lire.
J’ai réalisé qu’avant 2010, j’éprouvais un malin plaisir à inventer des histoires et à faire la promotion de mes livres. Je m’en foutais de dormir dans des motels douteux ou de marcher avec plein d’ampoules sur les pieds en trimballant des caisses de romans de 150 kilos. Je ne faisais pas ça pour l’argent. J’avais du fun.
Aujourd’hui, mon métier a changé pour le pire.
Je me demande sérieusement ce qui m’a mené là. J’ai oublié la leçon que Les Six Brumes m’ont enseignée pendant des années. Et cette semaine, j’ai réalisé mon erreur.
Entretenir la passion, c’est fucking important.
À ce jour, écrire me fait chier. Et, pire que tout : je ne fais pas plus d’argent qu’avant.
Depuis 2007, j’ai l’impression d’avoir emprunté les mauvais sentiers, et ceux-ci m’ont conduit devant une impasse. Le projet sur lequel j’ai misé gros va probablement finir au dépotoir à cause d’un conflit stupide. Mon clavier m’attire autant qu’un couteau à désosser. Je ne sors presque plus de chez moi. Je suis fatigué.
Je n’aime pas trop chialer sur Internet. C’est mauvais pour l’image. Mais justement, peut-être que je devrais m’en sacrer un peu plus, de l’image. Comme à l’époque où ça n’avait aucune importance pour moi.
J’ai envie de redevenir vrai, comme le gars de 2007-2009 qui pratiquait son métier avec plaisir et dévouement. Ça urge. Parce que maintenant, j’ai l’impression de me transformer, lentement, en quelque chose qui ressemble à ceci :
Yes, ladies. A fucking black hole.
Est-ce que les projets t’ont vraiment conduit dans une impasse ou est-ce qu’ils t’ont juste pas amené là où tu l’espérais?
Et ce conflit stupide qui remet tout en question, vaut-il la peine de tout perdre?
Ferme l’ordi, sort marcher. Québec doit être superbe sous la neige.
Pense à ce que tu as, pas à ce que tu voudrais avoir.
Et… courage! Comme tu dis : retrouve-toi, rallume le feu. Fuck le reste.
Gen : Ça m’a mené aux deux à la fois, l’un entraînant l’autre. Le projet ne m’a pas amené là où je l’espérais, et l’impasse = mon manque de motivation pour poursuivre.
Le conflit ne me permet pas de « tout perdre », mais de perdre ce projet-là en particulier. J’aurais alors l’occasion d’investir du temps ailleurs.
Et pour marcher… je déteste l’hiver. (je suis rabougri, hein?)
J’ai déjà un peu pensé à ce que je voudrais avoir. Mon baccalauréat figure en tête de liste. Je pense sérieusement à me réinscrire à l’université à temps plein cet automne, en rédaction professionnelle. Il me manque juste un certificat pour finir le bacc multi, après tout.
[Commentaires de Gen]+1
Qu’est-ce qui te fait chier dans ta pratique d’écriture? Le fait d’écrire en tant que tel (blocage, manque d’inspiration, parasite neuronal), ou c’est par plus par rapport à des soucis liés à la publication?
Tu pourrais essayer d’écrire quelque chose de frais, de nouveau, de pas « contaminé ». Pense pas à publier pour l’instant. Le plus important, c’est de se (re)trouver, en premier lieu.
Mais en tout cas, courage :)
Guillaume : Davantage des soucis liés à la publication. Bizarrement, l’inspiration ne m’a jamais manqué malgré ma motivation qui s’est effritée.
J’ai commencé à écrire quelque chose de nouveau, mais tant que le dossier précédent n’est pas fermé, c’est difficile de rester concentré.
@Dominic : Très rabougri ;) lolol!
Le retour aux études est probablement la voie à suivre si elle t’appelle. Après tout, mieux vaut y retourner maintenant que dans 10 ans!
Et faire le ménage dans les projets dans le but d’avoir plus de temps pour ce qui nous tente, c’est jamais mauvais.
Je réalise à mon tour qu’écrire c’est le fun, mais que le processus de publication, des fois c’est chiant. Alors je comprends tout à fait ta mauvaise passe.
Allez, le printemps s’en vient! ;)
Ouais je comprends le besoin de « closure ».
Et puis go, pour le bac, surtout s’il ne te manque qu’un certificat! (Je suis vraiment un fervent défenseur des études qui n’en finissent pas, héhé)
Wow! Je ne m’attendais pas à ça. Sur le coup, je pensais que c’était un titre de billet aguicheur qui, finalement, parlerait d’un autre sujet…
Je suis content que tu t’ouvres ainsi (et content que tu gardes de bons souvenirs de la période Six Brumes…).
Comme les autres t’ont écrit, il ne s’agit que d’un petit mur, à contourner, il n’y a pas de chemin pré-établis dans la vie, surtout pas en arts. C’est ce qui rend tout ça plus précieux. On n’a qu’une vie à vivre, paraît-il…
Les revenus, les contrats, les çi, les ça, l’argent… ce n’est pas ça qui importe vraiment, au fond. (Un rabat-joie va me répondre : ben oui, il en faut de l’argent, franchement Jonathan… Auquel je lui répondrai : j’le sais, crisse! Mais on n’est pas obligé de se faire chier pour ça)
L’important, c’est que tu reviennes au Dominic que tu aimais être et qui faisait les choses pour le fun.
L’important, c’est l’imaginaire.
Heille Dominic : le salon d’Edmunston s’en vient pis on pourra « chiller » au max, monopoliser le bain tourbillon… pis, finalement, ça va être le fun tout ça! ;-)
Jonathan : Oh! yeah! Edmundston FTW! Oublie pas ton maillot.
Pour le titre, c’est justement ce que je vais essayer d’éviter de faire à l’avenir. Être authentique, laisser tomber les masques.
Et oui, les contrats, l’argent, etc., ça me fait chier. Si je termine mon bacc et que je me trouve une vraie job, il va me rester le vrai plaisir d’écrire. Parce qu’au fond, je vais m’en foutre un peu plus, des ventes.
@Dominic et Jonathan : Comme j’ai écris chez Mathieu, j’en suis venue à penser que pour être un écrivain heureux, faut juste accepter le fait qu’on aura toujours deux jobs. Comme ça, on se met pas de pression, on écrit, point.
S’il te manque vraiment si peu de choses pour avoir un diplôme universitaire, vas-y fort, Dominic. Nous sommes dans une société où ces titres symboliques sont importants. Je n’ai pas de bac et ça me ferme beaucoup de portes.
Dominic, je comprends vraiment par où tu passes. Je suis passé par là aussi. Et, honnêtement, je ne sais pas encore comment on s’en sort. Par contre, je suis convaincu que le fait de séparer la passion (l’écriture) de ce qui paye le loyer (ou l’hypothèque) est une piste de solution. Mais si tu veux, on peut prendre un verre ensemble quand tu passeras en Beauce…
J’appuie la proposition de Champetier. Retourner aux études peut te donner de nouvelles idées et possibilités pour ton avenir.
Pour ton désir d’écrire ou non, des fois, on n’en plus envie du tout, on sent vide, perdu. On passe tous par là, mais si écrire est pour toi respirer, ne perd pas cette habitude, parce qu’elle continuera à te faire sentir vivant tout au long de ta vie!
Si tu vis une relation amour-haine avec ton ordinateur (comme moi, au fait), évites-le pendant un temps, si ça t’es possible. Plus de trois jours, au moins, une semaine ou un mois. Pendant ce temps, va voir ailleurs. Fais des sorties. Fais des lectures. N’importe quoi qui pourrait te changer les idées et/ou t’en donner des nouvelles. Prendre du recul est toujours mieux que de se casser la tête.
J’espère que tu retrouveras ce passionné d’autrefois!
Et bin…
C’est dans les moments les plus bas qu’on découvre ce que la vie a à nous apprendre.
Il me semble que c’est quasiment impossible de nos jours de vivre uniquement de son art, je vois ça en musique aussi bien qu’en arts graphiques (j’ai des amis peintres). Faut « juste » trouver un « job » qui paye les factures pas trop chiant… et le bacc va certainement aider pour ça!
Bon courage !
Il est où mon p’tit gars qui n’arrêtait pas de me demander si j’avais fini de corriger ce qu’il venait d’écrire ? dans ce temps-là, il n’y avait rien pour briser ton bel optimisme … pas même mes commentaires assez durs parfois … tu le savais au fond ce qui n’allait pas, tu voulais juste vérifier … tu n’as jamais lâché, mon homme, ce long hiver s’achève … patience, il ne faudrait surtout pas qu’un grand talent comme le tien finisse par disparaître … il est en toi, prends-en soin !
Il y a plusieurs façons de l’exploiter, il faut peut-être juste voir si tu peux y arriver autrement … J’ai confiance en toi, tu feras les bons choix …
Merci pour les mots d’encouragement!
Comme vous le dites, c’est difficile d’être perdant en finissant un bacc. Ça me semble être la meilleure option pour l’instant.
Profites-en pendant qu’il n’y a pas de petits dans tes pattes. Ça m’a pris 3 ans pour faire la moitié d’un certificat avec mes trois moussaillons à la maison. Je n’ai plus le temps, j’ai abandonné. Heureusement, j’avais déjà un bacc qui m’a ouvert la porte sur LA job qui me permet de m’épanouïr.
On a tous de mauvaise passe où notre gagne-pain nous rebute. Je l’ai eu au retour de mon congé de maternité. Mais, quand les irritants sont passés, la vie redevient belle.
By the way, j’ai pas vu ton nom dans la liste des auteurs qui viennent au SLTR en fin de semaine… ça m’a déçue, cette année j’aurais osé jaser, j’aurais mis ma timidité de côté.
Isabelle : J’y serai samedi, mais en tant que visiteur seulement. Si on se croise, on jasera un peu!
Que dire de plus? Mis à part que j’ajoute ma voix à celle des autres. C’est vrai qu’entre l’écriture et la publication « professionnelle », il y a un monde et ça nous mène parfois à des situations désagréables. Et c’est vrai qu’on a tendance à se mettre de la pression, on veut tellement publier le plus souvent possible, comme si on avait peur d’être désuet si on ne publie pas chaque année…
Des fois, prendre un break et du recul, ça aide.
Evelyne : Tout à fait. Je pense que j’avais besoin de prendre un peu de distance. Ce ne sera que pour mieux y revenir :)
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Salut… Je me reconnais beaucoup dans ce que tu as dis. Moi aussi j’écris cela fait quelque temps que je rois avoir perdu cette flamme qui faisait de moi quelqu’un de spécial. Je ne suis plus dorénavant que l’ombre de ce que j’aurais voulu être. De ce que j’aurais pu être. Qui vit sans passion, meurt sans histoire mais qui ne réalise pas ses passions passe sa vie à mourir. C’est un peu bête ce que je viens d’écrire mais il me semble que je ne suis peut-être pas si loin de la vérité.
Il faut croire que dans la vie, les choses s’acquièrent à la force du poing serré. Pour ma part, j’ai défoncé des centaines de portes mais je n’ai malheureusement pas encore trouvé celle que je cherchais. Celle qui m’emmènera là où l’alcool et les drogues n’auront plus de raisons d’être…