Cette semaine, le journal Voir nous en met plein la gueule. À la une : « 49 % des Québécois ne pourront pas lire ce journal ». De quoi donner envie de se frotter les globes oculaires contre une râpe à fromage.
J’ai frôlé le sujet l’année dernière en m’indignant contre cette statistique, faisant écho à Marie-France Bazzo qui avait sorti ces chiffres des limbes, et je suis heureux qu’on s’y intéresse encore aujourd’hui.
Je profite de cette occasion pour vous inviter à verser un don à la Fondation pour l’alphabétisation, ou à la soutenir en offrant un livre neuf au programme « La lecture en cadeau ». Le Salon du livre de Montréal se déroule en fin de semaine, justement. Clin d’oeil, clin d’oeil.
Si vous désirez contribuer d’une autre manière, vous pouvez aussi acheter le nouveau recueil de chroniques de Nicolas Dickner, Le romancier portatif, paru aux éditions Alto. Pour chaque exemplaire vendu, 7 $ seront remis à la fondation (5 $ pour la version électronique).
La bannière affichée dans l’en-tête de ce blogue y restera pendant quelque temps, en soutien à la cause.
Et vous? Ce 49 %, vous y croyez?
J’ai beaucoup de difficulté à y croire. 49% me semble immense. Je ne peux pas croire que 1 personne sur 2 n’arrivent pas à lire. J’ai l’impression que je connaîtrais au moins une personne qui n’arrive pas à lire si vraiment la moitié des québécois n’arrivent pas à lire. J’ai l’impression que le sondage (ou peu importe la façon dont ses statistiques ont étés récoltées) cernait plusieurs niveaux d’aptitudes et que pour faire un chiffre frappant, ils ont mis plusieurs catégories ensemble. J’ai de sérieux doutes.
Tant qu’à y être, je me demande si le sondage incluait les personnes non-voyantes, allophones et les enfants d’âge préscolaire! :-P
Je sais que le 49% est exact, parce qu’il concerne autant les analphabètes que les analphabètes fonctionnels, ceux qui savent «lire», mais qui ne comprennent pas ce qu’ils lisent. Et ça, il y en a plus que l’on pense. Tant que la personne n’a pas à lire devant nous, que l’on ne fait que jaser ici et là avec elle, on ne peut pas se rendre compte de son problème. J’ai une voisine qui vit parfaitement sa vie, mais dès qu’elle a à signer ses chèques de loyer et à les mettre à la poste, elle capote, c’est trop dur pour elle, c’est au-dessus de ses forces, je dois l’aider à chaque fois. Il y a juste à penser au personnage d’Hanna dans Le liseur de Bernhard Schlink, qui aurait pu croire que cette dame était analphabète dans la vie de tous les jours? C’est tellement pas quelque chose de visible que je crois facilement au chiffre. Je donne à chaque année à la Lecture en cadeau, je reçois ensuite des petites cartes postales avec des réponses d’enfants pleines de fautes, mais qui me disent tout le temps à quel point ils ont aimé le livre. Donner le goût de la lecture est le meilleur moyen de lutter contre l’analphabétisme.