Quand tu es auteur de fantasy, passer une entrevue à la radio ou à la télé, c’est plate en maudit.
Plate parce que tu passes 50 % de ton temps à expliquer c’est quoi la fantasy.
Plate parce que ton travail est toujours comparé aux Chevaliers d’Émeraude, Harry Potter et Le Seigneur des Anneaux.
Plate parce qu’en fin de compte, on n’a pas vraiment parlé de tes livres.
Le problème avec les entrevues
Ça tient probablement du fait que la littérature de genre (SF, fantastique et fantasy) est toujours marginalisée par rapport à la littérature mainstream ET par rapport aux giga bestsellers, qui sont considérés (souvent avec raison) comme les seuls points de repères d’un public néophyte.
Mais quand même, une entrevue une peu bâclée et n’importe comment, est-ce pire que pas d’entrevue du tout ?
Mais pourtant, à la quantité de lecteurs de fantasy au Québec (qui en lisent ou en ont lu) on ne devrait pas avoir à l’expliquer.
Ouais, mais si la majorité des lecteurs dont tu parles ont lu seulement Harry P. ou J.K. R., connaissent-ils vraiment le genre ? Si ça se trouve, ils ont lu ça justement parce qu’ils en ont entendu parler dans les média ou par leurs amis. Ça n’en fait pas nécessairement des lecteurs de genre compétents (compétent au sens où ils connaissent les particuliarités et les enjeux du genre de la Fantasy par rapport aux autres genres qui lui sont proches).
(Je suis dans la lune : je voulais dire J.K. R. ou Anne R. ;))
Non, sérieusement, je suis d’accord avec Mathieu. Prenons juste la télé. Elle nous a « garoché » tellement de fantasy ces derniers temps qu’on n’a plus vraiment besoin d’expliquer c’est quoi. Justement, concentrons-nous sur l’oeuvre elle-même et disons pourquoi elle se démarque, ce qu’elle a de particulier! C’est si difficile?
Comme je le disais à Mathieu sur FB, c’est comme si on devait récapituler ce qu’est un roman policier (présence d’un policier, d’un bandit, de fausses pistes, etc.) quand on parle d’un livre de Christine Brouillette.
Si, dans une entrevue, on part toujours de la base, on n’ira nulle part. C’est certain que d’avoir une entrevue, c’est mieux que rien. Mais on pourrait avoir mieux que mieux que rien, il me semble.
Je suis bien d’accord qu’il y a un problème d’approche. Est-ce le public qui est à blâmer (dans le milieu, on fait nettement une distinction entre la fantasy populaire et la bonne fantasy, c’est pas pour rien) ou les journalistes qui sont en retard sur les tendances, c’est à voir…
Selon moi, le problème est que les journalistes aiment bien mettre toute la fantasy dans le même panier. Ça simplifie leur tâche.