Mathieu Fortin me demandait, dans l’un de ses billets, si j’écrivais des nouvelles pour le moment et ça m’a porté à réfléchir sur la chose.
D’abord : non, je n’écris pas de nouvelles. J’ai délaissé cet art surtout parce que mon intérêt pour ce genre est limité. J’adore l’écriture d’atmosphère, développer des personnages et des histoires en profondeur. En nouvelles (et surtout en nouvelles de SFFQ), les standards d’aujourd’hui demandent aux auteurs d’écrire des textes concis (OK, c’est normal) et qui vont droit au but (c’est là qu’un nerf me saute dans l’œil).
Écrire un texte où l’action s’empile par-dessus d’autres scènes d’action, je n’y vois aucun intérêt. Écrire un texte seulement pour aboutir à un « punch », aucun intérêt non plus. Je veux écrire pour changer d’univers, me rapprocher de mes personnages et vivre leurs aventures. Déjà, avec le deuxième critère, vlan! Je suis sorti de la nouvelle. Si j’ai pris le temps de me rapprocher de mon personnage, j’ai décrit des scènes qui ne « servent pas à l’histoire ». Sauf que l’histoire, pour moi, c’est justement mon personnage! Je m’en sacre de ce qu’il fait, au fond. En nouvelles, je n’ai pas de but, pas de plan. Je veux juste crinquer mon petit bonhomme mécanique, le laisser marcher un bout de temps et le relever quand il tombe.
Habituellement, cette technique d’écriture est mieux accueillie en littérature générale. C’est pour cette raison que mes nouvelles de SFFQ n’aboutissent nulle part. Elles ne vivent que pour l’atmosphères qu’elles dégagent. Pas de punch. Pas d’écriture qui va « droit au but ». Pas de lecteurs.
Et vous, êtes-vous attirés par la nouvelle?
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C'est la même chose pour moi. J'adore trop mes personnages pour les quitter au bout de 10 pages. J'aime créer un monde, une atmosphère et je déteste par dessus tout m'imposer des contraintes, comme l'obligation d'une chute. Et puis, mes nouvelles sont nulles !
Comme je n'ai pas le souffle épique pour faire des romans, je fais des nouvelles. Pourtant ma forme littéraire préférée, c'est le roman, si possible le gros tome de 800 pages. Je pense aux Bienveillantes qui est une somme... J'aime les romanciers qui font dans la longueur.
Je lis très peu de nouvelles : Alibis, Solaris et Brins d'éternité.
La Nouvelle, c'est un peu comme court métrage par rapport à un film de 2 heures. On doit dire l'essentiel dans un temps très court, et laisser travailler l'imagination du lecteur.
J'ai beaucoup aimé lire de gros romans, des sagas interminables, mais la Nouvelle est un monde en miniature dans lequel je me trouve à l'aise. je ne suis pas tout a fair d'accord avec toi et Audrey qui pensaient que seul le roman donne du souffle. Mais après tout chacun a son style et sa longueur de prédilection.
Vous avez un auteur Canadien que je classe comme le roi absolu de la Nouvelle, c'est Stephen Leacock.
Lisez "Ne perdez pas le fil" - Vous m'en direz des Nouvelles (sans jeu de mots !).
Amicalement - Jean-Michel
@Audrey : On se ressemble pas mal là-dessus!
@Richard : Je suis aussi très contradictoire. Je préfère les romans très courts aux énorme briques, même si j'écris souvent des romans plutôt épais.
@Jean-Michel : J'aime beaucoup tes nouvelles! Comme tu le dis, c'est beaucoup une question de gout, d'aimer ou pas en écrire. Certains ont le cerveau calibré pour les histoires courtes, d'autres préfèrent étirer la sauce.