Des fois, je me demande si c’est une bonne idée de s’éparpiller. Dans les genres, je veux dire. Quelle répercussion cette pratique aura-t-elle sur mes ventes? Vais-je conquérir un nouveau bassin de lecteurs? Ceux qui m’étaient déjà fidèles seront-ils frustrés?
Jusqu’à maintenant, j’ai toujours publié des livres de fantasy qui se déroulent dans l’univers du Continent-Coloré. En publiant mon nouveau projet, les gens vont-ils se dire : « Wow! Il faut que je me procure le dernier Bellavance! J’avais justement envie de lire des histoires avec de la magie et des Kajuvârs. » Ils vont être déçus.
Toutefois, je réalise que, même si mon roman n’est pas du fantasy, on me reconnait à travers les paragraphes, on sent un air familier. Je pense donc que les lecteurs d’Alégracia aimeront mon prochain, et les autres qui vont suivre.
Il en demeure qu’un auteur qui sort des sentiers battus doit accepter des risques. J’ai déjà discuté avec ancien membre du jury au Conseil des Arts et Lettres du Québec pour les subventions en création littéraire. Il m’a raconté que l’un des critères pour donner une bourse serait « la cohérence des publications dans le cheminement de l’auteur. » Cela signifie, entre autres, qu’un écrivain qui soumet un projet qui ne se rapporte pas, ou pas beaucoup, à ses publications antérieures a moins de chances d’être subventionné.
Étonnant, non?
Est-ce que cela signifie qu’une telle pratique s’avère néfaste sur la carrière d’un auteur? Ça reste à voir.