Le 1er juillet entrera en vigueur la nouvelle Loi canadienne anti-pourriel. Je pensais que cette loi ne m’affecterait pas trop. On a vu passer beaucoup de messages dernièrement, de la part de diffuseurs, disant qu’on devait reconfirmer notre inscription à leur liste pour se conformer à la loi.
De mon côté, ce n’est pas un problème. Je n’ai jamais ajouté de courriel arbitrairement à ma liste de diffusion, et ainsi chaque personne inscrite est considérée comme m’ayant autorisé à communiquer avec elle.
Cependant, on exige deux autres choses :
- qu’il y ait un moyen de se désabonner facilement d’une liste de diffusion (pas de problème non plus de ce côté);
- que l’expéditeur soit clairement identifié dans le message.
C’est ici que ça se complique.
Vous savez évidemment que c’est moi, Dominic Bellavance, qui expédie les courriels. Néanmoins, pour me conformer à la loi, je dois inclure une adresse postale où l’on peut me joindre, dans chaque envoi.
L’Internet étant ce qu’il est, je n’ai pas du tout envie de dévoiler mon adresse personnelle au grand public, et vous comprenez sûrement pourquoi. Je pourrais éventuellement mettre toute autre adresse ou je serais joignable, comme une case postale. Mais je n’ai pas le goût de payer 150 $ par année juste pour faire vivre ma liste de diffusion. Je devrai donc rechercher une solution plus abordable, sinon gratuite.
En attendant, pour éviter de m’exposer à des pénalités, je suspends ma liste de diffusion pour une durée indéterminée. Si vous étiez abonné, je vous invite à visiter le site régulièrement pour être au courant des dernières nouvelles. Dès que je réussis à régler mon problème, je vous en fais part.
C’est dommage, parce que j’ai beaucoup mis d’énergie là-dedans dernièrement. Inutile de dire que je trouve complètement aberrant qu’on doive inclure une adresse postale dans une communication électronique. Ça ne sert qu’à mettre des bâtons dans les roues aux petits diffuseurs comme moi.
Cette loi me fait me poser un nombre considérable de questions. Notamment : à partir de quand est-ce qu’on est en train de diffuser un message dans une liste de diffusion?
Quand un de mes livres sort, j’avertis mes parents, amis et connaissances (avec qui je communique régulièrement en temps normal), ce qui peut quand même faire une bonne cinquantaine de personnes d’un seul coup. Est-ce que je tombe sous le coup de la loi? Pas clair. On pourrait dire que oui, puisque ce courriel a le but de vendre quelque chose. Mais ce sont des gens qui, le restent du temps, m’envoient eux aussi des courriels…
Et si j’écris à mon père pour lui dire « J’ai acheté un DVD en double, le veux-tu? 15$! », est-ce que ça devient un pourriel potentiel? Il n’a pas sollicité cette offre de ma part.
Bref, j’ai l’impression que cette loi, c’est un peu n’importe quoi.
Comme tu dis, ça met des bâtons dans les roues des petits diffuseurs. À la limite, tu pourrais peut-être contourner le problème en demandant à tes correspondants d’accepter officiellement de continuer à recevoir ta liste, MÊME SI tu ne leur fournis pas d’adresse postale. Archive ensuite les réponses. Si jamais quelqu’un se mettait dans l’idée de te poursuivre, tu aurais au moins la confirmation écrite qu’il avait accepté tes termes. Je sais pas si ça tiendrait en cour, mais, honnêtement, qui va traîner un écrivain en cour pour courriel non sollicité?
Bah, j’aime mieux me protéger quand même. Pour ce que tu soulèves, il est spécifié que la loi ne s’applique pas quand les destinataires sont des membres de la familles ou des amis. Mais oui, c’est vraiment n’importe quoi! Toutes les listes auxquelles je suis abonné incluaient déjà des liens pour se désabonner. Y avait-il vraiment un problème à régler, alors que les serveurs de courriels filtrent déjà le spam? Pas sûr.
J’ai cru trouver un « loophole » où il est spécifié que pour que la loi s’applique, le courriel doit être expédié à partir d’une machine située au Canada (je suis hébergé sur Dreamhost, aux États-Unis). Cependant, le texte suppose aussi que si la personne en charge des envois habite au Canada, la loi s’applique. Bref, c’est pas mal mêlant.
Tant qu’à moi, il y avait un problème à régler, oui (par exemple, je recevais des pubs de Archambault que je n’avais pas demandée et quand je voulais me désabonner, le lien était toujours planté), mais la loi ne le règlera pas. (Les compagnies de viagra installées aux États-Unis vont continuer à nous spammer).
Ok, alors si c’est spécifié que la loi ne s’applique pas à la famille et aux amis (j’ai dû sauter cette section, mais je dois dire que le concept m’écoeurait, alors j’ai pas fait ma lecture la plus attentive à vie), il y a sans doute moyen d’envoyer un mot disant que tes diffusions sont envoyées à titre amical et ne contiennent donc pas ton adresse postale et si ça fait l’affaire de tes correspondants (qui devront te le confirmer et dont tu devras garder les confirmations), ben ça devrait aller. Surtout si tes correspondants peuvent se désabonner sans problème s’ils le désirent.
En tout cas, c’est ce que je ferais à ta place. Cela dit, bon, je suis pas juriste.
Les sites d’informations se multiplient par rapport à ce problème. Le Conseil des arts du Canada vient de publier un document qui explique comment les artistes devront dealer avec ça. Eux, ils disent qu’on doit seulement spécifier un numéro de téléphone et une adresse courriel. Ça, ça me dérangerait moins. Mais la loi mentionne bel et bien une adresse postale. Contradiction?
Cela dit, j’essayerai peut-être de trouver un bon samaritain qui voudra me prêter son adresse de bureau ou quelque chose du genre.
Je suis d’accord avec Gen, cette loi-là, c’est du n’importe quoi.
Cela dit, si tu veux être certain que tes lecteurs ne manquent rien sur ton site, tu peux les initier aux flux XML. Ç’a changé ma vie (il y a de ça plusieurs années), et Feedly est une pas pire option web gratuite. C’est certain que d’une façon ou d’une autre, tu vas perdre du monde, mais ça peut te permettre d’en réchapper.
Personnellement, même le numéro de téléphone me ferait suer. Et ce n’est pas la première fois qu’une loi contient des contradictions. En partant, ils auraient dû la différencier selon l’ampleur de la diffusion effectuée.
Cette loi C’EST n’importe quoi!! Mal foutue, comme plusieurs lois de ces chers conservateurs. *soupir* Au boulot, disons que ça nous cause des maux de têtes alors qu’on n’envoie pas de pourriels *re-soupir*
Peut-être que tu pourrais afficher l’adresse postale d’un de tes éditeurs? Avec leur permission, bien sûr. Après tout, tu as besoin d’une adresse postale où tu peux être joint au besoin… mais qui ne servira probablement jamais.
Guillaume : J’ai effectivement envoyé un message aux membres en leur suggérant Feedly, sans toutefois leur dire de se désabonner.
Gen : C’est aussi ce que je me dis! À moins de 1000 courriels par mois, mettons, on pourrait être un peu plus flexible.
Caro : J’avoue que les grosses compagnie doivent en baver. Et elles vont certainement perdre une bonne proportion de leurs abonnés! Je vais regarder pour la possibilité de m’associer avec un éditeur, ça pourrait peut-être marcher…